Je viens de lire avec un très grand intérêt ce livre écrit par Bernard Girard qui est consultant en management, chroniqueur radio, conférencier, auteur de plusieurs livres sur le management.
Google n’est certainement pas un modèle pour toutes entreprises, mais il ne faut pas hésiter à s’en inspirer, de l’explorer plus que de le copier. Ces 12 méthodes que je vais lister ne conviennent pas à tous, mais on peut les adapter à son environnement, on peut s’en expirer et voir même les améliorer.
- Ne sélectionner que les meilleurs
Google investit énormément dans le recrutement, contrairement à pas mal d’entreprise où le département des ressources humaines est souvent le parent pauvre, ici on a une machine impressionnante dont le but est de recruter les meilleurs (des titulaires de PHD, des ingénieurs sorties de meilleures universités pour la plupart).
Ce proverbe de Ram Shriram est à retenir : « Recrutez des cadors et ils recruteront d’autres cadors. Si vous recrutez des gens moins bons, ils recruteront des médiocres ou des mauvais »
- La règle des 20%
Dans le but d’acclimater le type de motivation venu du monde Open Source à celui de l’entreprise, et de conserver ces esprits brillants, Google a introduit une organisation du travail qui est la suivante :
- 80% du temps de travail consacré à la mission qui leur a été confiée et pour laquelle ils sont payés
- 20% dédié à des recherches personnelles
C’est l’une des pièces maitresses de cette machine à innover qu’est Google, car elle est la première bénéficiaire des innovations développées pendant le temps dédié aux recherches personnelles.
Il faut souligner ce système de « peer review », qui permet à un employé qui a développé une idée de la proposer à ses collègues. Si ceux la trouve pertinente alors cela aboutit à un projet financé par Google. Ce qui incite l’employé à donner la priorité à des idées qui peuvent intéresser Google et à travailler sérieusement ; il y va de sa réputation
- Privilégier la motivation intrinsèque
Comme évoqué avant Google utilise les « peer review », il s’agit pour une équipe qui a developpé un projet de le présenter pour validation à des collègues d’autres départements, là où dans d’autres entreprise cette tâche est dévolue à la hiérarchie.
Ici nous avons la mise en place d’une hiérarchie parallèle, basée sur la performance technique et la réputation.
Eric Schmidt l’ancien PDG de Google de 2001 à 2011 souligne qu’il faut trouver les moyens d’offrir des promotions à des ingénieurs sans pour autant en faire des managers, car la plupart ferait de mauvais dirigeants
- Comme un couteau Suisse
L’innovation est l’affaire de tous chez Google, chacun des collaborateurs peut avoir une idée originale qui mérite d’être approfondie. Ca été le cas pour Google News, inventé par Krishna Bharat, un ingénieur d’origine indienne.
Google va chercher les idées là où elles se trouvent, chez ses ingénieurs comme nous l’avons vu, dans les universités, chez ses utilisateurs, dans le monde de l’Open Source.
Chacun des outils ou applications développés par Google est autonome, il ne se substitue pas à l’existant, il l’enrichit et le complète. Cette approche réduit la complexité et limite le coût de maintenance des logiciels
- Multiplier les métriques pour mesurer l’activité
Les dirigeants de Google ont mis leur puissance de calcul au service de leur gestion quotidienne, en exploitant les multitudes de données recueillis à travers l’activité des utilisateurs.
De nombreux indicateurs sont mis en place et permis de suivre au quotidien l’évolution de l’entreprise
- De petites équipes
Google privilégie l’agilité, la réactivité, légèreté des équipes, et est très économe en manager.
Le modèle d’organisation de Google est basé sur de petites équipes à qui on confie des projets à objectif limité et à échéance proche, rarement plus de six semaines.
Les petites équipes aident à aller plus vite, à aller à l’essentiel, à partager ce que l’on fait, à réduire les coûts de contrôle.
Google a choisi des équipes de trois à six personne.
Le patron d’Amazon a coutume de dire que toute équipe qu’on ne peut pas nourrir avec deux pizzas est trop importante
- Une coordination par la technologie
Tous les outils collaboratifs développés par Google sont mis en œuvre en interne pour échanger rapidement des idées, des projets, des informations. De nombreux blogs animés par des employés qui partagent des idées, des informations, des liens vers des projets
- Donner en toute circonstance la priorité aux utilisateurs
La philosophie de Google tient en dix points dont la première est : « occupez-vous des utilisateurs et tout le reste suivra. » Google a une stratégie axée sur les utilisateurs et néglige l’analyse de la concurrence dans sa réflexion stratégique
- Automatiser les relations commerciales
L’essentiel du chiffre d’affaire de Google se fait de manière automatique sans intervention d’un commercial. Cette solution permet de réduire considérablement les coûts de transaction et permet d’atteindre des clients que personne ne serait allé voir, parce que trop petit
- Exploiter la bienveillance des communautés
Gravitent autour de Google un ensemble de communautés d’utilisateurs qui traitent régulièrement de Google, de ses activité, de ses nouveautés, ..
Ces communautés jouent un rôle déterminant dans le succès rapide de Google. Là où des entreprises font appel à des études de marché, Google peut se contenter d’écouter des bruissements des idées, des mots qui s’échangent au sein de ces communautés.
- Distribuer largement les données sur les comportements des utilisateurs
Partager et décentraliser les données numériques pour alimenter les échanges entre ingénieurs et favoriser une culture d’entreprise fondée sur la rigueur
- Offrir à la clientèle des prix justes basés sur un système d’enchères permanentes
Des enchères permanentes construisent des prix toujours conformes au jeu de l’offre et de la demande. Ce qui rend inutile les études sur les tarifs et évitent les protestations des clients
Pour aller plus loin :
Le modèle Google, 12 méthodes de management hors normes applicables à toute entreprise
Auteur(s) : Bernard Girard, Editeur(s) : M21 éditions, Nombre de pages : 216 pages
Date de parution : 01/03/2008 (2e édition), EAN13 : 9782916260112