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Le véhicule autonome, une solution contre les embouteillages à Abidjan

J’ai rejoint il y a quelques mois mon nouveau poste d’affectation à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le pays de Félix Houphouët-Boigny, Bernard Dadié, Alpha Blondy, A’salfo, Michel Gohou, Didier Drogba, Murielle Ahouré et bien d’autres célébrités qui font rayonner son nom à travers le monde.

La première chose qui m’a marquée quand je suis arrivé dans ce pays, c’est l’existence d’un réseau routier urbain non négligeable en comparaison à d’autres capitales africaines que j’ai eu l’opportunité de visiter.

Il existe de grandes avenues qui vont du nord au sud et de l’est à l’ouest d’Abidjan. Cependant quelle densité du trafic aux heures de pointe, j’ai envie de dire, quels embouteillages monstres, qui dévoilent combien ce réseau routier urbain est insuffisant et inadéquat pour accommoder les 5 millions d’Abidjanais, soit 21 % de la population totale de Côte d’Ivoire.

Moi à qui il fallait entre 10 minutes et 20 minutes pour me rendre au travail à n’importe quel moment de la journée, quel choc et quel changement brutal de me voir obligé d’aller à mon travail tous les matins avant 6h45 afin d’éviter ces embouteillages et de reprendre le chemin retour avant 17h en fin de journée ou alors de se voir obligé de rester au Bureau jusqu’à 21h pour éviter d’affronter la horde des véhicules qui envahissent les différents boulevards abidjanais.

Cette horde est composée de véhicules personnels, des taxis, des « woro-woro », des « gbakas», ces minicars de transport en commun de 18 places du siècle dernier, qu’on se pose la question de savoir comment elles arrivent encore à rouler, ou alors par quel miracle ils arrivent à passer le contrôle technique qui les autorise à circuler, le tout dans un concert de klaxons stridents.

Pour ce qui ne connaissent pas Abidjan, les « woro-woro », sont des taxis collectifs à prix forfaitaire, et dont les couleurs dépendent des communes, bleu pour Yopougon, jaune pour la commune de Cocody, jaune Abobo, vert pour Adjamé, Marcory et Koumassi.

Les conducteurs de ces véhicules vous donnent l’impression qu’un code de la route a été élaboré spécialement pour cette ville et celui-ci est interprété par chacun à sa guise. C’est à qui peut passer le premier, refus de priorité, pas de respect ni de la signalisation horizontale, ni celle verticale à l’exemple des panneaux « Stop» à l’entrée des ronds-points, dépassement à droite, multiplication des files jusqu’à bloquer la voie opposée, non-respect des feux de signalisation, et j’en passe. Ce qui me fait dire, qu’à chaque fois rentré chez-moi, que c’est un miracle que le véhicule n’ait subi aucune éraflure.

Malgré la présence de la Police aux nœuds de blocage aux heures de pointe, la situation semble parfois incontrôlable face aux nombreux actes d’incivisme des conducteurs. Est-ce la priorité de la Police de mobiliser autant d’agents pour faire la circulation, quand elle est attendue sur d’autres missions pour lesquelles sa valeur ajoutée serait appréciée.

Les piétons et les deux roues ont été oubliés. Quelques trottoirs existent à certains endroits et ceux-ci sont envahis par des vendeurs ambulants ou sont occupés comme parking par des automobilistes. La traversée des boulevards se fait au sprint, car même quand des passages cloutés existent, les conducteurs automobiles semblent ne pas en tenir compte.

Pour finir de dresser ce tableau, il ne faut pas oublier l’impact environnemental, car ces bouchons engendrent de la pollution atmosphérique, car les émissions de gaz à effet de serre sont plus importantes qu’en trafic fluide. Respirer les pots d’échappement tous les jours a un impact certain sur la santé. Durant un embouteillage, la concentration de la pollution (et notamment des particules fines) augmente considérablement sur une zone réduite. Les automobilistes sont littéralement entourés de voitures dont les gaz d’échappements se libèrent à quelques mètres les uns des autres. En se cumulant, les taux de pollution atteignent des niveaux largement supérieurs aux taux recommandés par les agences de santé.

Quelles sont les perspectives ?

La Côte d’Ivoire vit un boom économique qui va continuer à faire converger vers sa capitale chaque année de milliers de nouveaux habitants et de milliers de nouveaux véhicules sur son réseau routier. Comme l’indique plusieurs études notamment Le dernier rapport du NIC (National Intelligence Council) intitulé « Global Trends 2035: Paradox of Progress », la population urbaine va continuer à augmenter dans tous les continents. Aujourd’hui la moitié de la population est urbaine, d’ici 2050 on aura un rapport de 2/3, ce qui va générer une énorme pression sur les pouvoirs publics, dans la mise en place des infrastructures pour supporter cette population urbaine. En 2030 nous aurons 41 mégapoles de plus de 10 million d’habitants.

Il faut saluer ici le dynamisme des Autorités publiques de ce pays qui ont lancé de nombreux grands travaux. On peut citer, la construction de la première ligne de métro qui desservira l’agglomération d’Abidjan du Nord au Sud, et donc reliera la commune d’Anyama au nord à Port-Bouët dans le sud d’Abidjan en 50 minutes, s’arrêtant à 20 stations, soit 37,5 km. Une deuxième ligne est déjà envisagée et elle va relier Yopougon à Bingerville.


Le plan du métro abidjanais

La construction du 4ème pont sur la lagune Ebrié est lancée, d’une longueur de 1,4 Km il va permettre de relier le quartier populaire de Yopougon au Plateau, la zone des affaires.

Et bien d’autres projets de transport urbains comme la construction des échangeurs et giratoires sur le boulevard François Mitterrand.

Il n’en reste pas moins que la composante humaine doit également faire partie de ces priorités pour le futur.

Compte tenu de l’incivisme des chauffeurs, et de la présence de nombreux chauffards, je me suis posé la question de savoir si la technologie pouvait être une solution. La voiture autonome qui commence à devenir une réalité sous d’autres cieux ne serait-elle pas une solution pour Abidjan ? Pourquoi ne pas rêver voir des véhicules autonomes arpenter les avenues d’Abidjan ? Pourquoi serait-elle réservée pour les larges avenues de la Silycon valley, mais une solution possible pour les capitales Africaines engorgées par le flux automobile en général et en particulier Abidjan.

Le véhicule autonome

Le véhicule autonome est de plus en plus une réalité et elle révolutionnera dans les prochaines années la manière dont nous nous déplaçons. Elle aura un impact sur nos villes, les constructeurs automobiles vont devoir s’adapter à cette révolution  ou mourir. Le marché des assurances automobiles, les métiers du transport, le permis de conduire, le transport des marchandises sont également concernés.

Le véhicule autonome c’est avant tout un véhicule équipé d’un système de pilotage automatique qui lui permet de circuler sans ou avec une intervention humaine dans des conditions de circulation réelles.

La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), l’agence fédérale américaine des États-Unis chargée de la sécurité routière, a adopté en janvier 2016 les standards du SAE International (anciennement SAE, Society of Automotive Engineers) quant à la définition des niveaux d’autonomie du véhicule. Depuis cette date, ces standards sont considérés comme les standards internationaux et l’ensemble des acteurs du véhicule autonome s’y réfère :

  • Niveau Zéro : aucune automatisation.
  • Niveau Un : assistance au conducteur.
  • Niveau Deux : automatisation partielle.
  • Niveau Trois : automatisation conditionnelle.
  • Niveau Quatre : automatisation élevée.
  • Niveau Cinq : automatisation totale.

Les caractéristiques d’un véhicule autonome n’ont pas à différer nécessairement d’un véhicule non autonome. La seule obligation est de pouvoir contrôler les différents éléments de la voiture (principalement direction et puissance du moteur) via des commandes électriques. Il faut en effet une interface entre l’entité qui prend les décisions de conduite, et les systèmes qui influent sur le comportement physique du véhicule. Selon certains acteurs (Valeo, Tesla), rendre un véhicule électrique autonome sera plus simple que pour un véhicule diesel ou à essence. Les véhicules autonomes auront donc tendance à être plutôt électriques, mais les deux cohabiteront et cohabitent déjà.

Un véhicule autonome sera donc un véhicule quasi systématiquement connecté et très souvent électrique, auquel on adjoindra trois éléments : des capteurs, des algorithmes, et une importante puissance de calcul.

Le véhicule autonome utilise plusieurs types de capteurs, pour la plupart anciens dans leur concept. Les trois principaux sont le radar, la caméra, et le lidar. Les premières caméras sont apparues à la fin du XIXe siècle, les premiers radars dans les années 1930, et les premiers lidars dans les années 1960.

Le lidar est un capteur reprenant le principe de fonctionnement du radar, mais utilisant de la lumière en lieu et place des ondes radio qu’utilise le radar.

Les informations renvoyées par ces capteurs sont ensuite analysées par des algorithmes de traitement d’images. Ce traitement peut être effectué par des systèmes placés au niveau des capteurs, ou au sein de l’ordinateur central. Les algorithmes utilisés sont des algorithmes de reconnaissance d’images qui ont été développés à la fin des années 1990. Ils permettent de reconnaître à l’image toutes les formes utiles à la compréhension de l’environnement, tâche dont l’être humain s’acquitte sans même y réfléchir : routes, lignes de signalisation, rambardes, panneaux.

Notons que le véhicule autonome sera un véhicule connecté. Il échangera des informations au moins avec le Web, et potentiellement avec l’infrastructure urbaine, les autres véhicules, ou même des passagers. Cela nécessite donc d’avoir une infrastructure adaptée qui permette, si cela est nécessaire, de communiquer avec les véhicules autonomes. On peut par exemple envisager des feux de circulation connectés qui puissent envoyer leur information au véhicule autonome pour l’aider dans sa prise de décision, ou encore un capteur, à un carrefour à vision réduite, indiquant aux véhicules approchants les autres véhicules prêts à s’engager sur le carrefour. Il trouvera toute sa place dans ce que nous appelons des « Smart Cities » ou villes intelligentes.

Les véhicules autonomes auront donc une conduite moins brutale que les conducteurs, avec des freinages, des prises de courbe, des accélérations standardisées et optimisées, évitant les heurts pour les passagers.

Grâce à ces capteurs performants, un véhicule autonome réagit beaucoup plus vite qu’un humain et actionnera immédiatement le freinage d’urgence. Un humain en bonne condition met 600 millisecondes pour réagir alors qu’un système autonome peut réagir en 30-40 millisecondes. On peut penser que dans les autres cas où même le véhicule autonome n’aura le temps de réagir – disons-le cas extrêmement rares avec une fréquence quasi-nulle – le véhicule appliquera une règle que le régulateur aura choisie.

Les avantages attendus du véhicule autonome

La sécurité.

C’est un avantage majeur pour les passagers des véhicules et pour les passants : l’accidentologie devrait baisser de manière substantielle avec la progression des véhicules autonomes. Une étude menée aux États-Unis a effectivement montré qu’environ 95 % des accidents étaient principalement dus à une erreur humaine. Il est donc raisonnable d’espérer une chute d’accidentologie dans de telles proportions.

En 2016, le directeur de l’Office ivoirien de sécurité routière (OSER,) Désiré Aka Echui indiquait que les facteurs humains sont à la base de 94 % des accidents de la route en Côte d’Ivoire où la route fait chaque année au moins 600 morts et 11.000 blessés.

Tout récemment, le 19 Janvier 2018, s’est tenue à Abidjan , une réunion des responsables en charge de la Sécurité, soit moins de 03 semaines après le début de l’année, faisait déjà le constat de 1 458 accidents, dont près de la moitié à Abidjan, au cours des deux premières semaines de l’année 2018.

Ces accidents enregistrés au cours des deux premières semaines de l’année ont occasionné plus de 3225 blessés et 81 décès. Le district d’Abidjan a concentré à lui seul 47, 04% de ces accidents. Je vous laisse imaginer le bilan au 31 Décembre 2018…

La pollution

Les véhicules autonomes auront une conduite plus économique que les humains. Mais le réel enjeu se situe au niveau de la concomitance entre développement du véhicule autonome et du véhicule électrique.

Les embouteillages

La conduite autonome sera plus régulière que la conduite humaine, permettant une meilleure fluidité. Les véhicules autonomes seront davantage connectés, et pourront prendre des décisions en temps réel sur les routes optimales à emprunter.

Pas d’incivisme ou d’incivilité de la part du véhicule autonome, car les limitations de vitesse, le respect de la signalisation horizontale et verticale seront en permanence respectées contrairement à ce qui se passe de nos jours avec les fous furieux du volant que nous croisons au quotidien.

L’avènement de véhicules complètement autonomes pourrait aussi amener les consommateurs à délaisser la propriété de véhicules particuliers et à s’orienter vers le partage de véhicule autonome. Avec la réduction attendue du nombre de véhicules, cela devrait fluidifier le trafic et libérer un grand nombre de places de parking dans les zones urbaines : les véhicules, plutôt que de rester inutilisés dans des parkings, seraient en permanence en circulation pour chercher des clients.

Les constructeurs de véhicule autonome

De nombreux acteurs se sont lancés dans le développement de la voiture autonome, les historiques Mercedes, BMW, Renault, PSA, GM, Nissan, Toyota et Audi sont bien lancés parfois en rachetant des start-ups innovantes. Tesla est considéré comme à la pointe sur le sujet. Destinée initialement à construire des véhicules électriques, Tesla s’est ensuite positionné sur le véhicule électrique autonome et connecté, et profite de son agilité pour avancer à grande vitesse.

Les acteurs du numérique sont également présents, C’est le cas de Google, qui développe son système Google Car, destiné à être complètement autonome en milieu urbain, Nvidia, Apple, Baidu et Uber.

Des analystes prévoient une disponibilité en quantité commerciale de ces véhicules autonomes entre 2020 et 2025.

En conclusion

En attendant que la ville d’Abidjan se propose à l’expérimentation des véhicules autonomes, d’autres pistes sont à envisager dans un court terme. On peut citer :

  • Une plus grande et meilleure exploitation du réseau de transport sur la lagune Ebrié
  • Le développement des initiatives d’Eco-partage, comme le covoiturage.
  • L’amélioration du transport public avec des bus plus nombreux et modernes qui pourraient bénéficier de voies réservées,
  • Des couloirs pour véhicules à occupation multiples.
  • Des contrôles techniques plus rigoureux et l’interdiction d’importation de véhicule au-delà d’un certain âge
  • Une plus grande rigueur dans la délivrance des permis de conduire.
  • Des taxes à l’importation des véhicules plus élevés qui permettraient de financer le transport public
  • ….

Bibliographie

Journal d’un monde plein de préjugés : pourquoi je ne mets plus de costume cravate pour aller faire mes courses

Ce post a été écrit en Janvier 2017, j’avais fait le choix de ne pas parler technologie pour débuter 2017, mais des préjugés auxquels nous faisons souvent face, dans nos vies courantes, par rapport à notre race, notre nationalité, notre sexe, notre orientation sexuelle, notre religion, etc. Ce récit se fera à travers quelques péripéties de ma vie.


Il y a quelques années, j’écoutais sur l’une des principales chaines de télévision publiques française un débat sur les préjugés raciaux, j’écoutais un jeune cadre noir qui indiquait qu’il était allé une fois à un entretien de recrutement dans une entreprise du CAC 40, à son siège à La Défense-Paris, et il avait été pris pour l’agent de sécurité de remplacement qui avait été envoyé pour palier à une absence de dernière minute. Il racontait qu’il avait mis ce jour-là son plus beau costume qui lui avait coûté quelques centaines d’euros. Mal lui en a pris, cela n’avait pas empêché d’être pris pour l’agent de sécurité. Il ajouta ensuite que cela ne signifiait nullement qu’un agent de sécurité était incapable de s’acheter un costume à plusieurs centaines d’euros, mais qu’il appréhendait mal que celui-ci mette son costume le plus onéreux pour aller faire son service. Ce soir-là, j’en rigolais et j’ignorais que mon tour viendrait bientôt.

Je travaille dans un environnement, qui exige de nous un certain standard dans la tenue de travail, ce que certains qualifient de « Business formal ». Aussi ai-je pris l’habitude de me rendre à travail en costume de ville comme de millions de personnes.

L’agent de sécurité

Un soir, à la sortie du travail, je partis faire des courses dans un magasin de sports bien connu et bien implanté à l’international, quand subitement je fus abordé par un couple qui m’interpella et me demanda s’il pouvait emprunter exceptionnellement un passage interdit pour sortir du magasin, car, expliqua ce couple, n’ayant fait aucun achat, il ne voyait pas l’intérêt de sortir par le passage des caisses. Tout de même surpris par cette interpellation, je répondis tout gentiment que j’étais un client comme eux, et que je n’en savais pas grand-chose. Au regard tout contrarié du couple, je compris que celui-ci m’avait pris pour l’agent de sécurité du magasin. Le couple s’excusa à plusieurs reprises pour cette méprise et je leur souhaitai une bonne fin de journée. Cet épisode me fit bien rigoler, je suis rentré à la maison et je le racontai ensuite à mes proches et collègues. D’autres le prirent avec humour, certains goutèrent très peu à cette plaisanterie. Mes collègues poursuivirent leur plaisanterie en disant qu’avec mon allure sportive, et ma tête tondue, habillé en costume et cravate je pouvais passer aisément pour un agent de sécurité.

Le vendeur

Quelques semaines plus tard, je me rendis encore une fois, en fin de journée, à la sortie du boulot, cette fois dans un magasin d’électronique. Je me fis interpeller par un monsieur qui me posa la question de savoir où se trouvait le rayon des jeux électroniques, je répondis que j’étais un client pas très régulier de ce magasin et que je ne connaissais pas bien la disposition des rayons. Le monsieur s’excusa, et au vu de son trouble, je compris qu’il m’avait pris pour l’un des vendeurs.

Face à ces deux évènements qui au départ me semblait fortuits, je me suis posé la question de savoir, pourquoi avais-je été pris pour un agent de sécurité dans un premier temps et dans un second temps pour le vendeur du magasin ?

Je fis ensuite un lien avec la tenue que je portais ces soir-là, j’étais en costume-cravate, et soudain l’histoire de ce cadre noir à la télévision me revint en mémoire et je me dis, moi aussi je venais d’expérimenter des préjugés raciaux qui sont faits aux hommes noirs ou encore aux « blacks », expression utilisé pour désigner les noirs et sensée pour certains être à la mode et plus accommodant que « noir ».

Aussitôt je pris la décision que s’il m’arrivait d’aller faire des courses après le travail, je devrais retirer ma veste, ainsi que ma cravate, hiver comme été.

L’homme de ménage

L’histoire aurait pu s’arrêter là, sauf que quelques mois plus tard, je vécus une expérience similaire. Je venais d’aménager dans un nouvel immeuble, quand armé d’un sceau d’eau, d’un balai, d’une raclette, je pris l’ascenseur avec tout mon attirail pour aller nettoyer mon garage au sous-sol. Une voisine qui se joignit à moi dans un pallier, me dis bonjour avec un très large sourire, ce à quoi je répondis également avec un large sourire, en me disant que j’avais des voisins très sympathiques.

Aussitôt passés ces échanges d’amabilités, que la voisine me demanda, si j’étais la nouvelle personne qui faisait le ménage dans l’immeuble. Choqué, je luis répondis, que j’étais son voisin et que j’étais non seulement propriétaire de mon appartement et qu’en plus je possédais l’appartement le plus grand de son immeuble. Avec un peu de recul, je me culpabilisai, en me disant que je n’avais rien fait pour éviter pareil confusion, j’étais habillé d’une salopette jean, j’avais mon sceau d’eau, mon balai et ma raclette, tout ce qu’il fallait pour faire la parfait homme de ménage de mon immeuble J.

Le match de rugby

Quelques années plus tard, je fus invité à un match de l’équipe de Rugby de ma ville. En tant qu’invité VIP, j’étais également invité au déjeuner traditionnel qui précède le match, déjeuner auquel participent, les sponsors et leurs invités, les joueurs, et les invités du club. Le match en lui-même commençait à 16h, cependant nous étions invités à 13 heures pour le déjeuner. Conformément aux indications de mon billet d’invitation je me rendis donc au déjeuner. Celui-ci avait lieu sous un magnifique chapiteau et on y accédait par une entrée prévue à cet effet. Arrivée à cette entrée, je n’eus même pas le temps de montrer mon billet d’invitation, que l’hôtesse à l’entrée me dit que si je venais pour le match, je mettais trompé d’accès et que ces accès n’étaient pas encore ouverts et ouvriraient une heure plus tard et que si je venais pour le service, je m’étais également trompé, car je n’étais pas à l’entrée de service. Cette hôtesse ne vu en moi que ces deux options possibles, furieux, je lui dis que j’étais invité au déjeuner et je lui brandis mon billet d’invitation. Toute confuse, elle s’excusa et se proposa de m’accompagner jusqu’au chapiteau où avait lieu le déjeuner. Je répondis fermement que je saurais retrouver mon chemin. Cet accueil « bien chaleureux », ne m’a pas empêché d’apprécier le délicieux déjeuner préparer par nos hôtes et ensuite le beau spectacle produit par l’équipe de rugby locale qui remporta son match.

La belle allemande

L’histoire qui suit aurait pu arriver à tout le monde et n’a rien à voir avec ma couleur de peau ou ma race. Après quelques années de bons et loyaux services, je cherchais à remplacer ma voiture, et comme beaucoup de personnes de ma tranche d’âge, j’étais attiré par les allemandes qui exprime une forme de réussite. Ayant vu une annonce d’un concessionnaire sur Internet d’une belle allemande, qui était en vente, je me rendis chez celui-ci un samedi matin, habillé de manière très décontractée, un pantalon jean, une chemise jean et des baskets aux pieds.

La belle était garée bien en vue sur le parking du concessionnaire. Un vendeur m’accueillit en me demanda, s’il pouvait m’aider. Je lui dis que je venais pour l’annonce concernant une allemande Je lui parlais de l’annonce, et il me posa la question de quelle allemande il s’agissait. Je la lui montrai sur le parking, le vendeur me regarda d’un air étonné et me posa la question de savoir quel était mon budget ? Ce à quoi, je répondis que l’annonce était suffisamment précise sur Internet sur le prix et que si j’avais fait le déplacement, c’était en connaissance de cause. Pas convaincu et avec un enthousiasme minimal, il me conduisit à la voiture, me le présenta en faisant le service minimum. Je ne m’attardai pas et je rentrai chez-moi en me disant que tant pis pour ce vendeur et qu’un autre vendeur saurait mériter mon argent.

Le chauffeur de corbillard

S’il y a une rue que j’aime bien à Paris, c’est la rue de Turenne, pas parce que c’est la plus belle, mais c’est la rue où sont installés de dizaines de grossistes de vêtements masculins. Beaucoup de marques connues y sont présentes, les boutiques sont sommaires, en y allant il ne faut pas s’attendre au niveau de service d’un Printemps ou des Galléries Lafayette.

A chaque fois que j’en ai l’opportunité, je n’hésite pas y aller comme ce vendredi après-midi, sur le chemin de retour pour la gare de Paris, après trois jours de séminaire dans un hôtel organisé par un cabinet de consulting bien connu, le sujet du séminaire portait sur les technologies du futur.

Cette fois, mon choix s’est porté sur une boutique de costumes où je fus accueilli par une vendeuse très avenante qui par son sourire me mis tout de suite à l’aise. Cet après-midi-là, il n’y avait pas d’autres clients que moi et la vendeuse était également toute seule. Les conversations qui s’en suivirent, suggéraient que celle-ci devait en être la gérante. La conversation s’engagea très facilement, elle m’aida à faire le choix de trois costumes. Au moment de se quitter, elle me demanda dans quel domaine je travaillais et quel métier je faisais. Un peu intrigué par la question, je lui répondis que nous allions jouer aux devinettes et que j’attendais sa première suggestion. Chauffeur me dit-elle, avec un sourire qui semblait dire, « tu vois, au premier coup j’ai gagné ». Pour ne pas gâcher son triomphe, je confirmai qu’effectivement j’étais chauffeur mais dans une Pompes funèbres et que j’étais chauffeur de corbillard. Là elle comprit que je me payais sa tête, elle s’excusa et voulut que je lui donne une seconde chance, je lui dis au revoir et je m’en allais fier de moi et de cette repartie.

Des préjugés sans frontières même entre « Blacks »

Au cours d’un séjour dans la capitale du jeu de l’Ouest américain, qu’est Las Vegas, je me rendis une nuit dans un supermarché pour faire quelques emplettes, là-bas les magasins sont ouverts 24h/24 ; Comme j’avais pris l’habitude en France, je me rendis dans ce supermarché avec mon sac dos, je ne pris pas de chariot. Je commençais à mettre des bouteilles d’eau et de sodas dans mon sac à dos quand surgit un agent de sécurité, un noir, un « black balèze » comme on aurait dit en France, qui s’écria en disant, vous ne pouvez pas les mettre dans votre sac, sans les payer. Ce à quoi je répondis que, bien sûr que j’étais au courant qu’il fallait payer et qu’il pouvait être rassuré que je les payerai. Je continuais mes courses comme si de rien n’était, et je continuais à mettre des articles dans mon sac à dos. Je voyais l’ombre de cet argent de sécurité me suivre le long des rayons.

Quand j’eu fini, je me dirigeais vers les caisses avec mon ange gardien qui me suivait du regard à distance, prêt à déclencher l’alarme au cas où. Arrivé à la caisse, je vidai mon sac à dos de tous les articles, ensuite je sortis une liasse de dollars pour les payer et en fin je les remis dans mon sac. Je sentis le regard de cet agent de sécurité au loin toujours pas tout à fait rassuré, me suivre jusqu’à la sortie du magasin.

L’abris de bus dans un îlot africain en plein cœur de la région parisienne

Moi également, je ne saurais dire que je suis sans reproches, je ne suis pas blanc comme neige, des préjugés j’en ai parfois également. C’est l’histoire qui suit qui vous l’illustrera.

Une connaissance que j’aime bien, m’avait envoyé un colis depuis le Burkina Faso, je devais aller retirer ce colis dans une ville de la région parisienne que je tairai le nom ici.

Je pris le train régional, bien connu sous le nom de TER pour arriver dans cette ville. Dès la sortie de la gare, je tombais sur un affrontement entre des forces de l’ordre et des jeunes de la ville, je continuai mon chemin très vite et je me rendis à l’arrêt du bus qui devais me mener au lieu où je devais retirer mon colis.

Le bus arriva, et j’entrai dans celui-ci. J’allai vers le chauffeur du bus pour payer mon ticket de bus comme cela devait se faire. Le chauffeur de bus me dit qu’après 18h, il ne prenait plus d’espèces. Je lui expliquai que j’étais de passage dans la ville, et que je n’avais aucun titre de transport local, il me rassura en me disant que je pouvais monter dans le bus. Poursuivant la conversation, je lui dis que je devais descendre à l’arrêt dont je lui communiquai le nom, celui-ci me répondit qu’après 18h, il n’allait plus jusqu’à cet arrêt et que son terminus en soirée était à un arrêt avant et que j’allais devoir continuer à pied.

Tout au long du trajet, je remarquais que toutes les personnes qui entraient dans ce bus, ne payaient pas le bus et n’avaient aucun titre de transport. Toutes ces personnes étaient d’origine d’Afrique, du nord ou du sud. A un moment donné je me suis posé la question de savoir si je n’avais pas fait le voyage pour un îlot de l’Afrique qui par quel miracle s’était retrouvé là.

Je finis mon trajet à pied, je récupérai mon paquet et je refis le trajet inverse avec mon paquet dans les bras, tout heureux. Arrivé à l’arrêt bus où j’étais descendu à l’aller, je vis un jeune noir qui était assis sous l’abri bus, quand celui-ci me vit arriver il se leva et se mis de l’autre côté de l’abris du bus. Moi également, pas tout à fait rassuré, je me tenais de l’autre côté de l’abri. Nous étions là tous les deux de part et d’autre de cet abri bus, lui à gauche et moi à droite. Je me dis à cet instant-là que s’il se mettait à pleuvoir, allions-nous réussir à surmonter la peur de l’un et de l’autre, pour nous abriter tous les deux et partager le toit de cet abris bus perdu au milieu de nulle part.

La même considération pour son compatriote

Les préjugés sont également sur le lieu du travail. Il y a quelques années dans mon pays natal, je travaillais pour une multinationale et il m’arrivait très souvent d’aller en mission dans une de nos filiales. Un chauffeur était mis à ma disposition, celui-ci était d’une exemplarité sans faille, toujours ponctuelle, jusqu’au jour qu’il apprit que j’étais son concitoyen. Dès lors tout changea, nos rapports changèrent, la gentillesse et la politesse qu’il avait à mon égard prirent un coup, la ponctualité devint occasionnelle. Je retenu cette leçon, aussi lorsque je revins dans mon pays natal quelques années plus tard en mission pour le compte de mon nouvel employeur, les officiels chargés de nous accueillir et de nous encadrer durant le séjour me prirent pour un africain de l’Ouest et nous échangeâmes en anglais durant tout le séjour. Je ne les contredis pas et mon séjour se passa merveilleusement bien.

En conlusion

Les préjugés par rapport à l’autre ont toujours été omniprésentes en tout temps et en tout lieu. Parfois nous n’hésitons pas à coller une étiquette à un individu, dès lors qu’il est originaire du village qui est voisin du notre de juste quelques hectomètres, dès lors qu’il a la couleur des cheveux différents des nôtres, dès lors qu’il ne parle pas la même langue que nous, dès lors qu’il a une religion différente de la nôtre, dès lors qu’il a une orientation sexuelle différente de la nôtre, ….

Nous sommes tous différents, enrichissons-nous en apprenons de l’autre.

Ces quelques histoires racontées ici ne sont pas le reflet de toutes les personnes que j’ai eu le plaisir de rencontrer, la majorité de celles-ci m’ont considérées à ma juste valeur.

Paradox of Progress

Les derniers mois ont été particulièrement intenses sur le plan professionnel, en raison d’une nouvelle mission dont j’ai l’honneur de conduire en Afrique de l’Ouest. Après plusieurs mois de silence, je reviens avec ce texte que j’ai commencé à rédiger il y a longtemps et qui me permet de partager avec vous cette analyse stratégique du National Intelligence Council (NIC) intitulé Global Trends.

Le National Intelligence Council (NIC) est un centre d’analyse au sein du United States Intelligence Community, créée le 4 décembre 1981 par le président des États-Unis Ronald Reagan, et qui est un organe qui regroupe 17 services de renseignement des États-Unis appartenant à plusieurs ministères plus la CIA qui est un organe ne dépendant d’aucun ministère.

Le Global Trends est une évaluation stratégique non classifiée de la façon dont les tendances de notre monde de plus en plus complexe et les incertitudes inhérentes pourraient façonner le monde au cours des 20 prochaines années, ceci pour aider les hauts responsables américains à réfléchir et à planifier à plus long terme. Il est publié tous les quatre ans depuis 1997. Ce qui correspond à l’entrée en fonction d’un nouveau président, le rapport lui est remis entre le jour de son élection et le jour de son entrée en fonction.

Ce rapport n’est pas la vision officielle du gouvernent américain, ni sa politique, encore moins celle de la Communauté du renseignement, mais un recueil de leurs réflexions par rapport au futur.

Le dernier rapport intitulé « Global Trends 2035: Paradox of Progress » a été publié en janvier 2017 à l’entrée en fonction de Donal Trump.

Ce dernier rapport par du postulat suivant lequel les progrès des dernières décennies ont été historiques, les hommes sont de plus en plus connectés, les hommes sont plus en santé, ont plus de pouvoir, les Etats sont plus forts, des millions d’hommes sont sortis de la pauvreté. Cependant ces progrès ont généré de nombreuses crise, le printemps arable, la crise financière de 2008, la montée du populisme et des natisnalismes.

Ce rapport s’articule autour du paradoxe selon lequel les tendances mondiales qui nous donneraient à imaginer un avenir proche sombre et difficile malgré les nombreux progrès des dernières décennies, sont également porteurs de possibilités de choix vers des futurs promoteurs et plus sûr.

Il ne s’agit pas dans ce post de faire un résumé complet du rapport, mais de ressortir les points clés de celui-ci afin de vous inviter à poursuivre la lecture sur le site du NIC.

Commençons par présenter les tendances principales qui façonnent le paysage mondial

Les tendances actuelles transformant le paysage mondial

Les pays riches vieillissent et les pays pauvres sont plus jeunes

Le rapport indique que d’ici 2035 la population mondiale passera de 7.3 milliard à 8.8 milliard. Celle-ci sera plus âgée et plus urbaine. On note tout de même un ralentissement de la croissance de la population mondiale.

Ces effets vont variés d’un pays à un autre, on note dans les pays africains et dans certaines parties de l’Asie des taux de fertilité double par rapport au reste du monde, une population plus jeune comparée à celle des pays occidentaux qui eux auront une population plus âgée.

Cela va conduire soit à des désastres économiques soit à des progrès économiques en fonction de la manière les gouvernements vont investir dans les infrastructures, l’éducation et les secteurs clés de l’économie.

Les personnes de plus de 60 ans vont constituer la tranche d’âge qui va croitre le plus. L’âge médian dans plusieurs va augmenter, on note au Japon (52,4), en Corée du Sud (49,4), en Allemagne (49,6) et dans plusieurs autres pays européens.

Le vieillissement de la population touchera particulièrement l’Europe. Cuba (48), la Russie (43,6) et la Chine (45,7) ne sont pas de reste. Les États-Unis vieillissent à un rythme plus lent, atteignant un âge médian d’environ 41 d’ici 2035

C’est tout le contraire de l’Afrique et de certaines parties de l’Afrique et de l’Asie avec un âge moyen inférieur ou égale à 25, ce qui constituera pour eux des challenges auxquels il faudra apporter de réponses.

Les populations en âge de travailler se rétrécissent donc dans les pays riches, la Chine et la Russie, mais se développent dans les pays en développement, les pays les plus pauvres, en particulier en Afrique et en Asie du Sud.

La population urbaine

La population urbaine va continuer à augmenter dans tous les continents. Aujourd’hui la moitié de la population, d’ici 2050 on aura un rapport de 2/3, ce qui va générer une énorme pression sur les pouvoirs publics, dans la mise en place des infrastructures pour supporter cette population urbaine. En 2030 nous aurons 41 mégapoles de plus de 10 million d’habitants.

La croissance de la population continuera de se concentrer dans des zones vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, aux inondations et aux ondes de tempête. D’ici 2035, environ 50 pour cent de personnes de plus que l’an 2000 vivront dans des zones côtières de faible altitude dans le monde, le nombre en Asie augmentant de plus de 150 millions et en Afrique de 60 millions. De nombreuses mégapoles, telles que Bangkok, Ho Chi Minh-Ville, Jakarta et Manille, continueront à s’enfoncer en raison de l’extraction excessive d’eaux souterraines et de l’activité géologique naturelle.

Les flux de migration

Les flux de migration resteront élevés au cours des deux prochaines décennies, car les gens recherchent des opportunités économiques et fuient les conflits et la dégradation des conditions environnementales.

Les migrants internationaux – ou les personnes qui résident à l’extérieur de leur pays de naissance – et les personnes déplacées ont atteint le plus haut niveau absolu jamais enregistré en 2015, avec 244 millions de migrants internationaux et environ 65 millions de personnes déplacées. Bref, une personne sur 112 au monde est un réfugié, une personne déplacée à l’intérieur du pays ou un demandeur d’asile. La croissance du nombre de migrants internationaux, de réfugiés, de demandeurs d’asile et de personnes déplacées à l’intérieur du pays continuera vraisemblablement en raison des principales disparités de revenus entre les zones, des conflits persistants et des tensions ethniques et religieuses. Le nombre de personnes en mouvement restera élevé ou même augmentera à mesure que les contraintes environnementales deviendront plus prononcées.

Des stratégies différentes pour les pays pour réussir face à ces défis :

Les pays avec une population plus âgée devront axer leur stratégie dans le développement des systèmes de soins pour le 3ème âge, le système de retraite, la reconversion des seniors, l’aide social, alors que les pays ayant une population plus jeune auront intérêt à mettre l’accent sur l’éducation et l’emploi.

Un paradoxe à prendre en compte cependant, la population mondiale en âge de travailler se développera le plus dans les pays d’Asie du Sud et d’Afrique, où les niveaux d’éducation sont parmi les plus bas, ce qui est un désavantage dans l’évolution de l’économie mondiale, car celle-ci favorisera les travailleurs hautement qualifiés.

L’économie mondiale évolue. La faible croissance économique persistera à court terme.

Les tendances sur le plan économique indiquent que les pays riches vont essayer de stopper le déclin de leur croissance économique et de maintenir leur niveau de vie, même si la population en âge de travailler se rétrécit. Les pays en développement eux par contre chercheront à maintenir les progrès récents notamment dans l’éradication de la pauvreté et essayerons d’intégrer dans l’économie la population en âge de travailler en croissance rapide

Le rapport nous indique que l’extrême pauvreté est entrain de décliner notamment en raison des réformes économiques en Chine et dans certains pays asiatiques qui ont permis de développer une classe moyenne de plus en plus nombreuse dans ces pays. Pour rappel l’extrême pauvreté signifie vivre avec moins de 02 USD par jour. Nous passerons de 35% de la population mondiale à 10% de la population mondiale dans l’extrême pauvreté.

Si on a une augmentation de la classe moyenne en Chine et dans certains pays en Asie, ce n’est pas le cas dans les pays occidentaux où celle-ci va se rétrécir. Le transfert des industries à bas coût hors d’Europe, plus l’automatisation toujours plus grande en raison de la très forte concurrence ont un impact négatif sur les salaires qui vont stagner et les emplois de la classe moyenne en Europe Occidental et aux USA qui pour beaucoup seront transférés dans des pays à bas coût de main d’œuvre. En parallèle les gagnant sont les pays en développement qui sont les nouvelles usines du monde et les consommateurs des pays occidentaux qui ont accès à des produits manufacturés toujours plus nombreux diversifiés et moins chers.

Au niveau mondial on notera une croissance économique plus faible menaçant la réduction de la pauvreté dans les pays en développement. La Chine et l’Union européenne (UE) – deux des trois plus grandes économies du monde – continueront à faire des réformes douloureuses pour renforcer la croissance à plus long terme. Par exemple, l’économie chinoise axée principalement vers l’exportation tentera de passer à une économie axée sur la consommation interne et le développement des services, avec l’augmentation de la classe moyenne.

La technologie complique les perspectives à long terme

Les pays développés bien que confronté au challenge de voir sa population en âge de travailler se rétrécir sera en même temps confronté au défi majeur du maintien des emplois, au développement de ceux-ci. L’automatisation, l’intelligence artificielle (IA) et d’autres innovations technologiques menacent l’existence de vastes parcelles d’emplois. Dans ces pays il vaudra mieux pour avoir un emploi être formé sur des technologies pointues. Les salaires vont subir une pression, les recettes fiscales basés sur les revenus du salaire vont évidement diminuer. La pression budgétaire sur les pays qui dépendent de ces taxes augmentera, ce qui pourrait rendre plus attrayante la taxe sur la valeur ajoutée ou encore ces pays devront imaginer de nouveaux modèles de taxations ou de nouvelle sources de revenus. Exemple de la taxe sur les robots de la dernière campagne présidentielle française de Benoit Hamon.

La technologie accélère les progrès mais renforce les inégalités.

Les experts du NIC nous indiquent qu’il est difficile d’anticiper quand, où et comment la technologie va modifier les dynamiques économiques, sociales, politiques et de sécurité. Des percées ces dernières années dans l’édition et la manipulation du génome, comme le CRISPR, ouvrent de nouvelles possibilités en biotechnologie.

La science-fiction est en train de devenir réalité, traiter des maladies jusqu’ici incurables, prolonger la vie des êtres humains, multiplier la productivité agricole seront accessibles à un nombre restreint de pays, les pays développés, laissant encore sur le carreau les pays en développement.

Les technologies de l’Information et de la Communication vont continuer à transformer nos pratiques et nos vies en en augmentant l’efficacité de certains métiers, en ayant un impact réel sur l’emploi dans des domaines comme le transport, l’ingénierie, la santé, le secteur des services.

L’IOT «Internet of Things», l’Internet des Objets, créera des gains de performance, mais aussi des risques pour la sécurité. Les effets des nouvelles TIC sur le secteur financier, en particulier, sont susceptibles d’être profonds. Les nouvelles technologies financières, y compris les devises numériques, les applications de la technologie “blockchain” pour les transactions, et l’Intelligence artificielle et le Big Data pour l’analyse prédictive, vont réformer les services financiers, avec des impacts potentiellement importants sur la stabilité systémique et la sécurité des infrastructures financières critiques.

Les progrès dans les panneaux solaires, vont considérablement réduire le coût de l’électricité solaire pour être compétitif avec le prix de détail de l’électricité. Avec plus de nouvelles sources d’énergie, les coûts globaux de l’énergie globale resteront faibles et le système énergétique mondial deviendra de plus en plus résistant pour alimenter les chocs provenant des combustibles fossiles, en particulier en Chine, en Inde et dans d’autres pays en développement pauvres en ressources.

Les experts recommandent de définir à l’échelle mondiale, des normes et standards, de définir des limites éthiques par exemple pour des recherches en biotechnologie, la protection des droits de la propriété intellectuelle.

Les idées et les identités conduisent à une vague d’exclusion

Un autre paradoxe qui est évoqué dans le rapport est le suivant, nous aurons un monde de plus en plus interconnecté et interdépendant. On aurait imaginé que cela réduirait les différences identitaires entre les différentes nations, c’est le contraire qui va se produire.

On va enregistrer une augmentation du populisme dans les deux décennies prochaines, tous les bords sont concernés, à gauche et à droite. Les hommes politiques face à leur impuissance à répondre aux changements économique, social et technologique rapides et désorientant, vont se replier sur des idées identitaires pour mobiliser leurs partisans et consolider leur pouvoir. Il va se développer de nombreux groupes identitaires qui seront de plus en plus influents. Plus concrètement, on verra dans le monde occidental face à cette montée des replis identitaires, la banalisation du sentiment anti-immigration, la xénophobie, une diminution de la tolérance qui faisait de l’occident ou des pays développés des espaces de liberté quel que soit sa religion, sa race ou ses préférences sexuels. En chine et en Russie ce repli identitaire sera utilisé pour renforcer le contrôle autoritaire des dirigeants. Des conflits identitaires sont attendus en Afrique, au Moyen-Orient, et en Asie du Sud.

Le populisme caractérisé par le rejet par le peuple des effets économiques de la mondialisation et de la frustration avec les réponses des élites politiques et économiques aux va se développer en Europe et dans les pays asiatiques développés avec des partis politiques populistes de plus en plus influents, récoltant de plus en plus de voix aux élections. Conséquence, la xénophobie envers les immigrés ne va pas s’arrêter

Gouverner deviendra plus difficile.

Gouverner va devenir de plus en plus difficile, il sera de plus en plus difficile de répondre aux attentes des populations, en matière de sécurité et de prospérité économique.

Ce gap entre les attentes des populations par rapport aux performances des dirigeants, confrontés à plus de dettes, à une concurrence économique mondiale plus intense et des fluctuations des marchés financiers et des produits de base, va engendrer des protestions et ainsi donc des risques d’instabilité.

La démocratie elle-même sera davantage remise en question, car certaines études suggèrent que les jeunes d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale seront moins susceptibles de soutenir la liberté d’expression que leurs aînés.

Les institutions internationales auront du mal à s’adapter à un environnement plus complexe mais auront encore un rôle à jouer. Ils seront plus efficaces lorsque les intérêts des grandes puissances s’aligneront sur des questions comme le maintien de la paix et l’aide humanitaire, où les institutions et les normes sont bien implantées. Toutefois, les réformes futures des institutions internationales et régionales se développeront lentement en raison d’intérêts divergents entre les États membres et les organisations et la complexité croissante des problèmes émergents à l’échelle mondiale. Certaines institutions et les pays membres continueront à faire face de manière ponctuelle, en prenant des mesures pour s’associer avec des acteurs non étatiques et des organisations régionales et en préférant des approches visant des problèmes étroitement définis.

Bien que tout le monde s’accorde sur la nécessité de reformer le Conseil de Sécurité des Nations Unies, malheureusement face aux intérêts divergents des membres actuels, il y a peu de chances de succès.

La nature des conflits change

Les risques de conflits vont continuer à augmenter dans les décennies qui arrivent à cause des intérêts qui seront de plus en plus divergents entre les grandes puissances, la menace terroriste encore plus présente, l’instabilité qui sera toujours présente dans les Etats faibles, la prolifération des armes létales et des armes technologiques perturbatrices. Au contraire des dernières années où on avait observé un déclin des conflits, c’est le contraire qui nous est annoncé pour les prochaines années.

Un risque souligné avec l’accès de plus en plus facile aux armes sophistiqués par les groupes terroristes, comme ISIS ou le Hezbolla.

Le développement des armes nucléaire par la Corée du Nord et l’incertitude sur les intentions de l’Iran va pousser d’autres Etats à se lancer également dans la course à l’arme nucléaire.

La nature des conflits change également avec un emploi de plus en plus d’armes technologiques pour perturber les infrastructures d’un Etat. La guerre où on voyait des troupes conventionnelles sur le champ de bataille va laisser place à des opérations ponctuelles initiés depuis des centres de commandant lointains avec le développement des armes téléguidées. Les prochaines cibles des attaques seront les infrastructures de communication y compris les satellites de communications. Les USA, la Chine et la Russie sont entrain de développer des armes antisatellites

Une cible des attaques, va être la cohésion d’un Etat en essayant de mettre en opposition des groupes religieux, des groupes sociaux ou ethniques.

Les attaques seront également cybernétiques, les attaques du type Anonymous seront plus présentes et il sera plus compliqué pour les états de faire face à ces attaques. Des opérations de désinformation de masse, la manipulation des médias, les fake news, des subversions politiques,

Le développement de l’ICT va mettre dans les mains de certains groupes des outils qui leur permettront d’influencer, de perturber, au niveau mondial.

Le changement climatique

Le changement climatique est une réalité et celui-ci va de plus en plus avoir des répercussions sur nos ressources naturelles et environnementales.

Les crises qui s’annoncent seront un moyen d’évaluer la volonté de coopération entre les Etats, les divers groupes d’intérêts. Le changement climatique n’est pas l’affaire d’un Etat, d’un groupe. L’augmentation de la température, la montée des Océans, les gaz à effet de serre, ne connaissent pas de frontières. Les Etats seront obligés de coopérer.

Le changement climatique aura un impact social économique et politique. Tous les modèles climatologiques prévoient une augmentation durable des températures sur la surface terrestre

Les différents impacts que seront la montée des eaux des océans, la rareté de l’eau potable, l’acidification des océans, la dégradation de la qualité de l’air, la fonte des glaces, la couche d’ozone, la perturbation des précipitations, vont changer comment l’homme vit et les maladies auxquels l’homme devra faire face.

On notera une plus grande prise de conscience de la part des populations par à rapport à ce changement

Les coûts financiers dus aux différentes catastrophes naturelles vont continuer à augmenter.

D’ici 2035, la pollution de l’air sera la principale cause de décès liés à l’environnement. Selon l’OMS plus de 80% de citadins sont déjà exposés à des qualités d’air en deçà des seuils critiques.

D’ici 2035, plus de la moitié de la population mondiale aura des difficultés d’accès à l’eau potable ce qui est susceptible de générer des tensions politiques

La fonte des glaces en Arctique et en Antarctique va faire accélérer la montée des eaux

Une importance dégradation des sols est également à redouter. C’est déjà le cas aujourd’hui pour plus de 95% des terres produisant la nourriture pour la planète

La diversité de la biosphère est menacée avec la disparition de plusieurs espèces

La connectivité mondiale, le changement climatique vont accélérer la diffusion des maladies

Conclusion

Ces tendances globales réunies vont rendre la gouvernance des pays plus difficile et même la nature de celle-ci va devoir évoluer et s’adapter.

Le nombre de pays pouvant exercer une influence géopolitique va augmenter. Le monde unipolaire de l’après-guerre froide a pris fin. Les progrès économiques des pays comme la Chine, le Brésil, l’Inde leur permette d’influencer sur l’ordre mondial.

Le développement des technologies principalement dans le domaine de l’ICT, les richesses entre les mains d’un petit nombre vont attribuer à des groupes d’individus ou à des individus la capacité d’exercer une influence mondiale à travers leurs actions. Des manipulations avec une désinformation de masse seront relativement facile.

Dans un prochain post, je vous présenterai la suite du rapport avec l’analyse du futur proche à 5 ans par pole géographie et enfin je vous présenterai les 03 scénarios du futur lointain à l’horizon 2035

Source :

https://www.dni.gov/index.php/global-trends-home

https://www.newsecuritybeat.org/2017/01/paradox-progress-national-intelligence-council-releases-latest-global-trends-report/

LES CLES DU DECOLLAGE NUMERIQUE DU KENYA : PARTIE III

Les projets structurants mis en œuvre

Nous allons maintenant évoquer certains des projets structurants qui ont une importance non négligeable dans le développement numérique du Kenya.

Le Backbone national NOFBI

C’est une initiative conjointe du Gouvernement Kenyan, et du secteur privé notamment Telkom Kenya et Soulco dans le but de connecter l’ensemble des régions du Kenya et de fournir du haut débit à ces populations. Ce projet a également pour but de faciliter l’implémentation des services e-gouv tel que la santé, les services financiers, les services éducatifs/universitaires.

Les réseaux fibre optique ont été mis en place par Sagem, Huawei, et ZTE. Ils relient l’ensemble des 47 comtés du Kenya.

Tous les chefs-lieux de comtés sont connectés et également tous les bâtiments gouvernementaux

Il est géré par un opérateur privé Telekom avec qui le gouvernement a signé un agrément d’une durée limitée et renouvelable

Le projet a été mis en œuvre en deux étapes, une première phase achevée en 2009 avec près de 4300 kms de fibre optique installée

Une deuxième phase en cours sensée s’achever en 2016 va porter l’ensemble à plus de 6000 Km et apporter de la redondance au réseau existant.

Ce projet est piloté par l’ICT Autority pour le compte du gouvernent Kenyan (Ministère de l’ICT)


Kenya Open Data Initiative (KODI)

C’est un projet qui a été mis en place dans le cadre de l’e-gouv. Le Kenya Open Data Initiative (KODI)  est une base de données ouverte (https://www.opendata.go.ke) à tous et accessible sur Internet qui permet, qu’on soit chercheurs, décideurs, entrepreneurs ou grand public, d’avoir accès à des données statistiques sur les indicateurs de développement, des statistiques démographiques, le suivi du budget gouvernemental avec les dépenses du gouvernement, etc. Il a aussi un objectif de transparence des pouvoirs publics vis-à-vis de leur citoyen.

Un point d’échange INTERNET

Fondé à l’initiative de TESPOK, dès l’année 2000 et en abréviation KIXP, il a été mis en place avec l’aide de CISCO et de l’UNESCO.

Entre son achèvement en Novembre 2000 et le début de son fonctionnement effectif en Février 2002, il y a eu une bataille juridique entre TESPOK et l’opérateur historique Telkom Kenya, qui de peur de voir ses revenus chuter en raison de son monopole octroyer pour les communications internationales a demandé la fermeture de l’IXP.

Les Opérateurs ont répondu qu’ils ne contrevenaient en rien au monopole et l’exclusivité des communications internationales et que leur but était uniquement le trafic local et que le trafic international restait toujours du domaine exclusif de l’opérateur historique.

Après des pressions du public, des tractations, KIXP a été finalement autorisé à opérer sous la forme d’une licence octroyée par l’autorité de régulation. Des statistiques ont prouvé que près de 30% du trafic qui transitait à l’international en fait n’était que du trafic local.

KIXP c’est aujourd’hui 30 membres, 1 Gbit/s de trafic à des périodes de pic

Les membres sont des fournisseurs d’accès à Internat, des services gouvernementaux et éducatifs, des opérateurs de téléphonie.

La cotisation mensuelle des membres est de l’ordre de 300 USD. Ce qui permet de couvrir les frais de fonctionnement à savoir électricité, location, assurance.

KIXP est établi dans des locaux loués par l’association, c’est le choix décidé par l’association sur un endroit neutre et sécurisé.

KIXP héberge également certains services partagés comme des instances des serveurs de nom racine (f.root-servers.net) et (j.root-servers.net), et les serveurs DNS de la zone*.ke, un serveur de temps.

Le portail e-Gouv

Lancé en Août 2014, 1.7 millions de Kenyans se sont déjà enregistrés et le portail a déjà collecté 42 millions d’euros de recette.

Il existe un SSO pour la connexion : un compte unique pour se connecter à l’ensemble des services. On peut payer ses services par carte bancaire ou Mobile money

De nombreux services sont disponibles pour les particuliers :

  • Permis de conduire
  • Les cartes grises des véhicules
  • Servi de Visa en ligne pour ceux qui veulent visiter le Kenya
  • Les passeports
  • Titres fonciers
  • L’état civil : naissance, mariage, décès

Pour les entreprises des services en ligne G2B (Government to Business) qui leur permet de s’enregistrer auprès des différentes administrations et d’effectuer les procédures relatives.

La cité numérique/technologique de KONZA

Le gouvernement Kenyan a lancé en 2008 la création de la cite numérique de Konza qui a pour vocation à devenir la “Silicon Savannah”. Cette cité est sensée être le reflet en 2030 de l’aboutissement du projet Kenya Vision 2030.

Cette smart city va créer au moins 200 000 emplois directs et contribuer à terme à 10% du PIB du Kenya. Il est construit dans le cadre d’un partenariat Public/Privé pour un budget de plus de 5 milliards d’euros.

Les infrastructures de transport, l’éclairage public, les ambulances, la signalisation, l’électricité, l’eau, les espaces verts, les déchets, les services publics, la participation des citoyens seront gérés au travers des technologies numériques.

Le KENYA c’est aussi quelques faiblesses et quelques menaces

La proximité du Kenya avec des pays en état de guerre civile comme la Somalie, le Sud-Soudan constitue une source de déstabilisation pour le Kenya. Celui-ci a en plus déjà fait l’expérience de plusieurs attaques terroristes sur son territoire.

Cette menace terroriste est persistante, surtout dans la région frontalière avec la Somalie. Ce qui peut réfréner l’ardeur de certains investisseurs.

Malgré les efforts de mise en place de la transparence, le développement de l’e-gouvernance, il demeure encore quelques résidus de corruption dans le pays.

Actuellement, à peine plus d’un tiers des 45 millions de Kényans ont l’électricité. Et les coupures de courant sont fréquentes sur tout le réseau, y compris dans la capitale Nairobi.

Pour produire son électricité le Kenya a misé sur la géothermie qui lui fournit plus de 50% de son énergie. L’offre n’étant pas encore suffisante, le coût de l’électricité demeure élevée. Le Kenya exploite à peine 5 à 7% de son potentiel géothermique.

Ce coût élevé de l’électricité peut être un frein pour l’émergence de nouvelles entreprises Hi-Tech

Les PC demeurent chers, malgré les efforts du gouvernement pour faciliter les acquisitions de PC. On peut tous s’accorder que pour certaines transactions numériques, il vaut mieux parfois l’écran et le clavier d’un PC ou d’un Laptop que de celui d’un mobile.

Certes il existe un énorme engouement des jeunes Kenyans à embrasser les métiers de l’ICT, par contre il y a un manque criard d’enseignants et d’experts pouvant leur transmettre les compétences nécessaires.

En Conclusion :

Nous pouvons relever en guise de conclusion de ce post que les principaux leviers de ce boom sont :

  • Une bonne compréhension des pouvoirs publics du potentiel des technologies numériques dans la création des richesses du pays et une réelle volonté politique d’en faire un élément essentiel de la politique de développement
  • Un partenariat Public et Privé qui marche très bien, les pouvoirs Publics définissant la stratégie de la nation et laissant les initiatives privées s’épanouir et voir même finançant ces entités privées.
  • Une autorité de régulation, dont l’organe dirigeant a un mandat de 3 ans et qui assure la saine concurrence et défend les intérêts des consommateurs
  • Une entité centralisée et compétente qui est chargée de mettre en œuvre la politique numérique du gouvernement : l’Autorité gouvernementale des technologies de l’information et de la communication : ICTA
  • Une association des Fournisseurs de service des Télécommunication TESPOK (Technology Service Providers of Kenya), très active, capable de faire du lobbying et defendant les intérêts de ceux-ci.
  • Les Kenyans eux-mêmes à travers les nombreuses startups qu’ils créent et qui répondent aux besoins locaux.
  • Le monde universitaire qui met sur le marché de l’emploi chaque année 9 600 professionnels de l’ICT et secteurs relatifs
  • Les infrastructures avec le backbone national NOFBI, le Datacenter gouvernemental, etc..

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